En résumé
J’ai appliqué et vu des méthodes violentes qui me mettaient mal à l’aise, et qui ne résolvait rien. Je voudrais par ces quelques lignes conforter ceux qui se posent des questions, en faire émerger chez d’autres qui n’avaient que des certitudes, et surtout remettre le chien au cœur de la réflexion éducative.
Les méthodes éducatives traditionnelles
Pardon d’avance pour la tonne de guillemets que je vais mettre. Nommons « méthodes traditionnelles » celles qui sont communément enseignées, aujourd’hui encore en majorité, et qui ont été intégrées par tous dès le plus jeune âge. Le fondement de celles-ci consiste à “dresser” le chien en lui faisant connaître son rang inférieur dans la meute familiale, dirigée par « l’alpha » désignée par le.la chef.fe de famille. De fait, tout « problème » comportemental prendrait sa source dans un désordre hiérarchique, qu’il suffirait de fait de rétablir pour résoudre tout problème. Des éducateurs diplômés conseillent ainsi de mettre leur chien en cage, de le plaquer au sol, de le faire asseoir régulièrement, de le faire manger après tout le monde, et cela serait remède à tout maux.
Tout d’abord, il faut noter la violence des ces pratiques, tant pour l’animal qui les subit que pour la personne qui les applique. Il y a peu de doutes quant à l’état émotionnel dans lequel tous.tes deux sont plongés, et la potentielle fracture du lien de confiance qui en résulte.
La douceur et la confiance
Souvent l’éducation est mue par un désir de contrôle absolu du chien. Elle vise ainsi à obtenir des réactions robotiques, d’un être vivant. C’est un non sens! Lorsque l’on commence à réfléchir à “hauteur d’animal”, on réalise à quel point toutes les méthodes (malheureusement) “traditionnelles” n’ont jamais intégré la logique et le raisonnement qu’ont les animaux.
Changer de point de vue est une petite révolution, qui perturbe et déboussole. Le point de vue des chiens n’est qu’une quête de bien-être et simplicité. Car l’on se rend alors compte que les chiens cherchent souvent à limiter les conflits (comme l’explique simplement l’autrice Turid Rugaas), et peuvent se montrer agressif par peur, et non par goût. Il suffit en fait d’activer les leviers naturels des chiens pour les « éduquer » (qu’ils correspondent à nos normes sociétales), sans violence aucune.
Exemples :
Mon chien ne revient pas quand je l’appelle. Quand finalement il vient, je l’attrape par le collier et le gronde pour qu’il comprenne qu’il a désobéi et car je suis le.la cheffe.
- D’une part, le chien fonctionne par association directe : pour lui le moment de revenir coïncide avec une interaction désagréable, donc il sera moins enclin à revenir la fois suivante.
- Il n’y a pas lieu de raisonner en terme de hiérarchie ici : on souhaite appliquer des fonctionnements de meute (encore bien mal compris) à une situation inédite (jamais un chien n’en appelle un autre et lui demande de s’asseoir).
- Si l’on raisonne en terme canin, il serait plus judicieux de rendre le rappel plus intéressant pour le chien (avec une friandise, un jeu), car il sait qu’il sera ensuite attaché et donc la perspective de revenir n’est pas réjouissante de prime abord.
C’est en seulement en cherchant continuellement à intégrer la logique du chien dans notre réflexion que nous pouvons nous approcher de sa vérité.
Elisa